Le Boto
Le Boto, également appelé Boutou, Butu, dauphin rose de l’Amazone ou encore Inie de Geoffroy (Inia geoffrensis), est une espèce de mammifère de l'ordre des odontocètes.
C'est un dauphin vivant exclusivement en rivière, donc un dauphin d'eau douce. C'est la seule espèce du genre Inia jusqu'à la découverte de l'espèce Inia araguaiaensis publiée en janvier 2014. Il ne faut pas le confondre avec le sotalie de l'Amazone, une espèce marine qui s'aventure aussi en eau douce. Au miocène, l'Amazonie a été couverte d'eau de mer par intermittence. Les dauphins d'eau douce descendraient d'ancêtres ayant peuplé l'océan au miocène et qui auraient pénétré en Amazonie.
Ils auraient ensuite évolué pour s'adapter à l'eau douce lorsque la mer s'est retirée. Les dauphins de rivière semblent rose-orange dans le bassin de l'Amazone, où la vase et la végétation décomposée donnent une couleur de thé au milieu aquatique. Une fois hors de l'eau, les dauphins apparaissent gris pâle, certains avec des marques roses.
Le Boto mesure environ 2,80 mètres pour un poids allant jusqu'à 150 kg.
Son corps est généralement gris et peut devenir rose sur l'abdomen. Son museau, en forme de bec, est couvert de vibrisses. À la différence de celles des dauphins marins, ses vertèbres cervicales ne sont pas soudées, ce qui le rend très mobile ; il peut ainsi pivoter à 90°: idéal pour se faufiler entre les arbres.
Il a les dents différenciées ce qui lui permet de mâcher, et de manger certains gros poissons. Il a de larges nageoires, une dorsale réduite (plus grande elle le gênerait) et de petits yeux. L'écholocation lui permet de repérer ses proies avec précision dans l'eau boueuse.
En 1817, Blainville observe cette espèce qu'il décrit et nomme Delphinus geoffrensis. Certaines classifications le placent dans la famille des platanistidés mais ceci est très controversé.
Il apparaît sur les billets de deux bolivars vénézuéliens. Le Boto se nourrit essentiellement de poissons vivants sur le fond des cours d'eau. Il vit exclusivement en eaux douces. Son habitat s'étend du bassin de l'Orénoque à celui de l'Amazone.
Sa population est estimée à au moins 100000 individus.
Trois sous-espèces ont été décrites :
Inia geoffrensis boliviensis (d'Orbigny, 1834)
Sous-espèce cantonnée au bassin du rio Madeira, en Bolivie. Cette population est isolée de la sous-espèce geoffrensis par 400 km de rapides. Elle a été très chassée pour sa viande.
Inia geoffrensis geoffrensis (Blainville, 1817)
Inia geoffrensis humboldtiana (Pilleri et Gihr, 1978)
Sous-espèce cantonnée au bassin de l'Orénoque.
Le Boto a déjà été gardé en zoo ou delphinarium jusqu'à 16 ans. Des cas de reproduction en captivité ont également été enregistrés. Un spécimen unique est visible en Europe, dans le pavillon tropical du zoo de Duisburg, en Allemagne.
Les indiens d'Amazonie croyaient que le Boto se transformait en femme pour charmer les hommes et les attirer dans le fleuve et qu'il se transformait en jeune homme pour séduire les femmes restées à la maison, entre autres mythes.